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Plongée au cœur de l'histoire de Pontaniou avec Gilles Grall et Gildas Priol

Mercredi 12 mars, Mon Brest ouvrait les portes de la prison de Pontaniou, pour nous replonger dans son passé, avec les deux historiens, Gilles Grall et Gildas Priol. Entre anecdotes poignantes et récits historiques, cette conférence a transporté le public dans un Brest méconnu, marqué par les ombres et les mystères de son ancienne prison.



Pontaniou, une prison pas comme les autres

Dès les premiers mots, une vérité s'impose : "Pontaniou, ce n'est pas la prison de Brest." Gildas Priol replace le lieu dans son contexte. "Ce n’est pas non plus l’ancien bagne de Brest " ajoute Gilles Grall, car celui-ci se situait juste en face, rive droite et a disparu en 1947. Achevée  en 1810, la  prison maritime de Pontaniou se distingue par son architecture « hygiéniste », très moderne pour l’époque et loin des idées reçues sur l'univers carcéral. "On voyait la mer depuis les cellules", raconte Gilles Grall, soulignant l'ironie d'une liberté inaccessible pour les prisonniers et une théâtralisation volontaire de l’univers carcéral pour impressionner les détenus. "Pontaniou, c'est l'âme tourmentée de Brest", ajoute-t-il, rappelant que ce lieu a absorbé des siècles d'histoires tragiques.


Entre Résistance et drames humains

Si Pontaniou a vu passer des prisonniers de droit commun, elle devient “le dernier dénominateur commun” de membres de la Résistance finistérienne lors de la Seconde Guerre mondiale. L'évocation des arrestations de juin 1944 des membres du réseau Centurie - OCM de Saint-Pol-de-Léon résonne encore dans les murs de la prison. "Le 1er juillet 1944, ils arrivent à Pontaniou. Le 6 juillet, on perd leurs traces." Des mots lourds de sens qui illustrent le mystère entourant le sort de ces prisonniers. Des dizaines d’autres résistants incarcérés à Pontaniou ont été fusillés à Brest le 7 août 1944, probablement sur le plateau du Bouguen et leurs restes n’ont toujours pas été découverts.


Un autre récit marquant est celui de l'évasion de Monsieur Costard en janvier 1941. Ayant sympathisé avec deux autres prisonniers désireux de rejoindre l'Angleterre, il parvient à s'échapper lors d'une répétition, avant de... revenir dans la prison pour ne pas abandonner ses deux compères ! Le lendemain, ils réitèrent leur fuite, mais certains seront rattrapés et seront fusillés.


La découverte au Bouguen, en 1945 puis en 1962 de corps de résistants passés par Pontaniou avant d’être fusillés, lors de la construction du collège technique qui deviendra par la suite l'IUT de Brest, rappelle cette période sombre. "Tous les crânes étaient troués par des balles ou fracturés", une preuve glaçante des violences subies.


Un lieu en perpétuelle mutation

Fermée en 1990 sous l'impulsion de Robert Badinter, garde des Sceaux, qui la visite en 1983, la prison de Pontaniou a depuis été au cœur de nombreux débats. Entre projet immobilier de luxe avorté et volonté de préserver la mémoire des lieux, c'est finalement un projet de reconversion qui voit le jour sous l'impulsion de Franck Jaclin, lauréat de l’appel à projet lancé par la métropole brestoise.  "C'est le plus public des projets privés qui ait émergé", salue Gildas Priol, rappelant l'importance de conserver le grand escalier et les cachots où furent enfermés les résistants.


"Pontaniou, ce n'était pas un lieu de torture. C'était un lieu d'internement." Cette distinction, essentielle, traduit l'attachement profond de Brest à son patrimoine. "Depuis 80 ans, des bâtiments d'intérêts patrimoniaux ont survécu à deux guerres”, mais nombre d'entre eux ont ensuite disparu avec les décennies, à l'image de la façade de l’ancien théâtre place Wilson ou d’une maison historique sur le port de commerce.


Une expérience à vivre

Cette conférence a été bien plus qu'une leçon d'histoire. C'était une immersion, une rencontre avec les fantômes du passé, un rappel de l'importance de la mémoire collective. "Avant et après la visite de Pontaniou, ce n'est pas pareil", confie Gilles Grall.


Envie de découvrir d'autres trésors cachés de l'histoire brestoise ? Mon Brest continue de vous ouvrir les portes de lieux et de récits captivants. Restez à l'affût des prochaines conférences, car chaque soirée réserve son lot d'émotions et de découvertes.



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