Anne-Emmanuelle Kervella : "Brest a une âme, ce n’est pas qu’une carte postale"

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6 mars
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Dernière mise à jour : 6 mars

Une âme qu’Anne Kervella capture dans les photos qu’elle "vole" à la ville, aux passants, en toutes saisons, de jour comme de nuit. Des clichés plein de poésie à découvrir sur son compte Instagram Lost in Brest et dès le 15 mars dans une exposition organisée au 20 rue Louis Pasteur.

Native de Brest, Anne Kervella a toujours aimé sa ville. « J'ai fait mes études et travaillé ailleurs, mais j’ai toujours eu cette envie de revenir. Beaucoup de choses me manquaient et pas seulement ma famille. Je suis comme happée par Brest. J'aime beaucoup circuler dans les quartiers qui ont chacun leur ambiance. J’aime déambuler, crapahuter d'une rue à l'autre au fil des saisons, avec des lumières à chaque fois différentes. »

La lumière, un élément essentiel dans le travail de cette photographe qui regarde sa ville par le prisme de ses objectifs depuis dix ans. Une ville qui l’émeut notamment par son histoire. Celle d’après-guerre et celle qui continue de s’écrire aujourd’hui. « Brest a une âme, ce n'est pas qu'une carte postale. Nous avons hérité d’une architecture de “blocs“, avec beaucoup d’angles, des immeubles très droits. J’aime beaucoup la manière dont la ville évolue même si évidemment il y a des points noirs ».

C’est dans cette ville en mouvement, qu’Anne aime saisir la beauté des jours ordinaires. « Mon travail est très instinctif, très sensible. J’aime saisir l'instantané de la vie des gens. Depuis trois ans je prends beaucoup de photos la nuit. Les ambiances sont totalement différentes. J’aime aussi beaucoup le moment de la transition entre le jour et la nuit, le croisement des personnes qui rentrent quand d’autres sortent. »

Pour son art, Anne se laisse guider par les lieux. « Ce sont eux qui m’attirent. Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut revenir plein de fois au même endroit et avoir une sensation totalement différente, parce que les gens, le rythme, l’énergie, la météo, l’heure, la lumière ne sont pas les mêmes. »

Sont lieu préféré ? « Je crois que c'est mon quartier en fait ! J’aime beaucoup la tranquillité du quartier Montaigne, très familial, avec plusieurs générations et des commerçants très sympas. Je crois qu’en général les Brestois sont très attachés à leur quartier. On est de Saint martin ou de Recou avant d’être de Brest ! J’aime aussi l’axe rue Jean Jaurès, rue de Siam pour mes prises de vue, c'est l'épicentre. Ça foisonne, il y a beaucoup de monde, ensuite je retrouve le calme de mon quartier, ça me permet de changer de rythme. »

Du 15 mars au 15 avril, les visiteurs du 20 rue Louis Pasteur pourront découvrir 18 photos qu’Anne a accepté d’exposer chez mon Brest « parce que c’est un lieu qui parle comme mon travail de la ville et des gens. J'aime beaucoup la pluralité de cette démarche collective qui permet se rencontrer, de débattre, d’argumenter. Les échanges sont ouverts. J'aime beaucoup cette tolérance ».

Mon Brest par Anne Kervella Du 15 mars au 15 avril 2025