Samuel Badina : "0n aime Brest pour tout ce que les autres ne voient pas"
- plateformebzh
- 18 juin
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Dernière mise à jour : 19 juin

Samuel Badina a commencé la photographie à 18 ans, le jour où il a reçu son premier appareil. Depuis, il n’a jamais arrêté de capter l'âme si particulière de Brest. L’exposition qu'il nous propose du 22 juin au 20 juillet est un hommage à sa ville, notre ville.
Que raconte l'exposition L'envers du gris ?
Cette exposition est un condensé d’images de la ville. Ce sont des cartes postales, des fonds d’écran, sans narration imposée : juste une envie sincère de montrer Brest sous son plus beau jour. Je voulais que l’on voie autre chose que le gris auquel la ville est souvent réduite. Montrer ses couleurs, sa lumière, son ambiance unique.
Parce qu’on aime Brest pour tout ce que les autres ne voient pas : ses couchers de soleil, son calme, sa proximité avec la mer, sa vie nocturne discrète mais intense.
C’est tout cela que j’ai voulu capturer.
Quelle est votre vision de Brest aujourd’hui ?
Je vois une ville pleine de potentiel. Brest est au bord de l’eau, sa population est jeune, et elle bouge bien culturellement.
Il y a une vraie âme ici, et c’est agréable à vivre : c’est abordable, vivant, animé.
Malheureusement, la ville souffre encore d’une image injuste. Dès qu’on dit qu’on vient de Brest, les réactions sont souvent négatives, comme si c’était une ville grise, triste, oubliée. Pourtant, elle a tout pour elle. Peut-être que ses murs pourraient être plus colorés, mais même ça, on commence à y travailler.
Pour moi, Brest est en train de prendre un tournant, et elle a toutes les cartes pour réussir — aussi bien sur le plan humain qu’économique.

Pourquoi dire de Brest que c'est un "magnifique terrain de jeu" pour vous ?
C’est simple : c’est une des villes les plus photogéniques que j’ai jamais vues. Il y a ici une ambiance que je ne retrouve pas ailleurs. Le port, le côté maritime et industriel, les lumières très particulières dues à la météo… tout cela en fait une ville incroyable à photographier.
Je pense même que je ne serais pas devenu photographe si je n’étais pas né ici. Dans d’autres villes, je m’ennuie vite visuellement. À Brest, il y a toujours un angle à trouver, un point de vue, une lumière à capter. C’est une ville vallonnée, vivante, avec une vraie matière à explorer visuellement.
Quel est votre lieu préféré ?
C’est difficile de n’en choisir qu’un, mais s’il le faut, je dirais "Batsiam", pour ses fins de journée. Le moment où le soleil se couche, où on prend un verre après le travail… C’est un moment simple, mais précieux. Et j’aime beaucoup ce que la ville a fait pour redonner vie à cet endroit.
Et puis, bien sûr, comme tout Brestois, j’ai un faible pour le phare du Minou, ce lieu emblématique qu’on garde tous dans un coin du cœur.
Un mot pour définir Brest ?
Je dirais : sous-évaluée. En anglais, underestimated sonne encore mieux. Brest souffre d’une réputation injuste, alors qu’elle a tant à offrir. La ville elle-même, mais aussi toute la côte autour, sont magnifiques. J’ai toujours l’impression que les gens la jugent sans vraiment la connaître. Et c’est aussi pour ça que je fais ce que je fais : pour changer ce regard.
Et si j’avais une baguette magique pour Brest ?
Je repeindrais tous les murs. Vraiment. Je mettrais de la couleur partout.
J’aimerais que chaque façade devienne un support d’expression, que chaque bâtiment reflète la vie qui existe ici.
Il faut en finir avec cette étiquette de ville grise, elle ne correspond en rien à la réalité.
Et j’agirais aussi sur la circulation. Je ne veux pas supprimer les voitures, mais améliorer la fluidité, créer de grands espaces pour tous, repenser les déplacements de manière plus humaine, plus douce. Une ville vivante, colorée et agréable à parcourir, c’est ça que j’imagine pour Brest.







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